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Domination et colonisation française

La décision de faire de Madagascar une colonie et la remise de l’autorité au général Gallieni ouvrent une phase nouvelle dans la politique malgache de la France. Il ne s’agit plus d’exercer un simple protectorat sur la monarchie du peuple dominant. Imposer la souveraineté française exige désormais d’avoir comme interlocuteurs les représentants des divers peuples de l’île, ce qui conduisait à la disparition de « l’hégémonie hova ». Il était également demandé à Gallieni de se concilier, en évitant toute répression aveugle des mouvements de rébellion, les sympathies des diverses « races autochtones ».

15 octobre 1896 : Le prince Ratsimamanga, oncle de la reine, et le ministre Rainandriamampandry, accusés de complicité avec les rebelles, sont condamnés à mort et exécutés. D’autres personnages en vue de la cour royale sont exilés.

27 février 1897 : La reine Ranavalona III est exilée à la Réunion, puis éloignée deux ans plus tard à Alger. Elle mourra en 1917. La royauté est abolie le 28 février et la féodalité le 17 avril. Ces mesures sont finalement approuvées à Paris et Gallieni est nommé gouverneur général. Il organise efficacement la pacification de l’île en privilégiant la connaissance du terrain et des hommes, en mettant en œuvre sa stratégie de « la tache d’huile » qui permet de sécuriser progressivement des régions entières en combinant l’usage de la force avec l’ouverture de dispensaires et d’écoles, la priorité demeurant la mise en confiance des populations. Les résultats sont spectaculaires et la pacification du pays mérina est acquise en mai-juin 1897, marquée notamment par la reddition du chef rebelle Rabezavana qui se rend au commandant Lyautey.

1898-1900 : La plupart des peuplades demeurées insoumises dans les régions d’accès difficile sont contraintes d’accepter l’autorité française.

1900 : Achèvement de la route Tananarive-Tamatave.

1900 : La réalisation d’un recensement de la population donne le chiffre de 2 550 000 habitants pour l’ensemble de l’île, dont 782 000 pour l’Imerina. Tananarive compte alors environ 50 000 habitants, Tamatave 8 000, Diego Suarez 6 000, Majunga 4 000 et Mananjary moins de 3 000.

1900-1902 : Le Commandement supérieur du sud, correspondant au tiers méridional de l’île (avec sa capitale à Fianarantsoa) est confié au colonel Lyautey, qui complète la pacification. Une dernière révolte, facilement réprimée, n’en éclate pas moins en 1904-1905.

1902 : Fondation de l’Académie malgache. Gallieni insiste sur la nécessité de connaître le pays et il encourage ses officiers à rédiger des études historiques, géographiques et ethnographiques. La mise en œuvre de la « politique des races » vise à en finir avec l’hégémonie mérina, tout en faisant plus facilement accepter par les autres peuples l’autorité française. Il organise trois écoles chargées de former des administrateurs indigènes destinés respectivement à remplir leurs fonctions sur le plateau et sur les deux côtes orientale et occidentale de l’île. Gallieni n’en attribue pas moins aux Hovas une relative prééminence en reconnaissant leur dialecte comme langue officielle à côté du français et en prévoyant qu’ils pourront accéder avec le temps à la nationalité française. Le territoire est divisé en provinces, districts et cantons, généralement calqués sur les divisions ethniques, ce qui révèle le souci de pragmatisme du gouverneur général. Un gros effort est réalisé en matière sanitaire puisqu’au départ de Gallieni les Français auront installé 38 hôpitaux, 56 dispensaires, 35 maternités et 11 léproseries. À côté des missions protestantes, les jésuites, les lazaristes et les pères du Saint-Esprit développent leur influence, même si Gallieni, en républicain sourcilleux, maintient une politique de stricte neutralité religieuse. Ces missionnaires se consacrent tout particulièrement à l’enseignement, même si le gouverneur général établit des écoles laïques qui regrouperont plus de vingt mille élèves au moment de son départ.

13 mai 1905 : Gallieni quitte Madagascar en laissant l’île unifiée et pacifiée.

novembre 1905-juillet 1910 : Victor Augagneur exerce les fonctions de gouverneur général. Il limite les pouvoirs des militaires, met en œuvre une politique anticléricale tournée contre les missions et permet à certains Malgaches francophones de demander la nationalité française. C’est sous son autorité qu’est inaugurée en 1909 la première ligne de chemin de fer de l’île. Picquié lui succède d’octobre 1910 à octobre 1914.

1912 : L’archipel des Comores est rattaché à Madagascar sur le plan administratif.

1914-1923 : Les fonctions de gouverneur général sont exercées par Garbit, l’ancien secrétaire général de Picquié. Madagascar envoie en France, au cours de la guerre de 1914-1918, 45 000 engagés volontaires dont 4 000 seront tués.

1915 : Formation d’une société secrète nationaliste, Vy Vato Sakelika, de quelques centaines de membres. Ses animateurs sont arrêtés et lourdement condamnés à des peines de travaux forcés mais l’amnistie interviendra dès 1921.

1921 : Mort d’Alfred Grandidier qui a consacré son existence à l’étude de Madagascar. Le relais est pris par son fils Guillaume, qui disparaîtra lui-même en 1956. Effectués sur plus de huit décennies, leurs travaux ont conduit à la publication de deux sommes fondamentales, la Collection des ouvrages anciens concernant Madagascar (parue de 1903 à 1920) et la Bibliographie de Madagascar (dont la parution s’est étendue de 1905 à 1957).

1922 : Jean Ralaimongo, animateur du journal L’Opinion et fondateur de la Ligue française pour l’accession des indigènes de Madagascar aux droits de citoyens français réclame la transformation de l’île en département et dénonce les expropriations et certains abus de la colonisation.

1923 : Les terres australes françaises sont rattachées administrativement à Madagascar.

1924-1929 : Marcel Olivier est gouverneur général. Il favorise l’activité des grandes compagnies commerciales et crée la Banque de Madagascar ainsi qu’une organisation de crédit agricole, alors que les exportations de produits primaires s’envolent, dans le contexte favorable de la prospérité passagère que connaissent les années vingt. De grands travaux d’infrastructure (routes, chemins de fer) sont poursuivis.

7 mai 1924 : Création des Délégations économiques et financières. Représentant les intérêts des colons et ceux des notables indigènes, elles n’ont qu’un pouvoir consultatif.

3 mars 1927 : Un terrible cyclone détruit Tamatave.

1930-1939 : Léon Cayla, gouverneur général. Malgré la crise mondiale, il rétablit l’équilibre de la balance commerciale de l’île et poursuit les grands travaux, notamment l’aménagement des ports modernes de Tamatave et de Diego Suarez – ce dernier établi jadis par le colonel Joffre. La reconstruction de Tamatave et les transformations de Tananarive, de Fianarantsoa et de Majunga voient le développement dans l’île d’un urbanisme moderne. En passant de 12 000 à 25 000 km, la longueur du réseau routier double au cours de cette période. La production de café est multipliée par six. Une ligne aérienne est alors établie avec la France. Marcel de Coppet remplace Léon Cayla en juin 1939.

 

1934 : La publication de La Nation Malgache témoigne – en raison de la déception engendrée par l’échec des demandes d’assimilation – du développement d’un nationalisme malgache, animé par Dussac, un créole sympathisant des communistes, et par le Malgache Ravoahangy. Ils réclament la fin de l’indigénat et l’accession de tous à la citoyenneté française mais l’écrasante majorité des masses rurales semble encore étrangère à ces revendications.

juillet 1940 : Le gouverneur De Coppet cède son poste à Léon Cayla, lui-même remplacé en avril 1941 par le gouverneur Annet. Du fait de la guerre, le pays est réduit à vivre de ses propres ressources, la plupart des communications maritimes se trouvant interrompues.

5 mai 1942 : Débarquement anglais à Diego-Suarez. Les navires français se trouvant dans la rade sont coulés et les quelques rares avions français sont abattus. Ces combats entraînent la mort de l’aviateur Assolant qui avait établi la première liaison aérienne entre Madagascar et la métropole. Le prétexte invoqué par les Anglais était la présence tout à fait imaginaire de sous-marins japonais dans les eaux malgaches. Au moment où l’expansion japonaise atteignait en Asie ses limites maximales, les Britanniques entendaient en fait de pouvoir disposer d’une base précieuse leur permettant de conserver une totale liberté d’action dans l’océan Indien au cas où Ceylan et l’Inde se trouveraient par trop menacés.

14 septembre 1942 : Nouveau débarquement anglais, à Majunga cette fois. L’objectif est la prise de contrôle de l’ensemble de l’île ; Tananarive est occupée le 23 septembre. Le gouverneur Annet signe un armistice à Ambalavao le 6 novembre.

janvier 1943 : Churchill ayant décidé de remettre Madagascar à la France Libre, le général Le Gentilhomme vient y installer le pouvoir gaulliste. Il sera remplacé en mai par le gouverneur général de Saint Mart. Le souci de faire participer l’île à l’effort de guerre auquel la France libre entend, pour des raisons politiques évidentes, prendre toute sa part, fait que les prélèvements et les réquisitions sont augmentés, ce qui suscite le mécontentement de la communauté européenne et des populations malgaches, aggravé par l’insuffisance des marchandises de nouveau importées, propice au développement du marché noir.

décembre 1943 : René Pleven, commissaire aux Colonies du Comité français de libération nationale, vient annoncer à Tananarive la constitution d’une commission mixte franco-malgache appelée à débattre de l’évolution politique future de l’île. Ces perspectives semblent confirmées par les propos tenus lors de la conférence de Brazzaville qui, tout en écartant l’autonomie, prévoit pour l’après-guerre une représentation des indigènes des territoires coloniaux au Parlement français.

mars 1945 : Création d’un Conseil représentatif comportant trente membres français et trente membres malgaches désignés par les notables traditionnels. Cette assemblée devait disposer de certains pouvoirs, notamment en matière budgétaire. À l’automne suivant, Madagascar envoie quatre députés à l’Assemblée constituante : deux élus par les Français de l’île, deux par les Malgaches possédant certains diplômes ou exerçant certaines fonctions ; ce sont deux nationalistes, Ravoahangy et un médecin, Raseta, qui sont désignés comme députés malgaches.

1946 : L’archipel des Comores devient un territoire administrativement distinct de Madagascar.

22 février 1946 : Création du Mouvement démocratique de la rénovation malgache, le MDRM, qui s’impose rapidement comme le principal parti politique indigène. Il doit cependant compter avec la concurrence, dans les régions côtières, du Parti des déshérités de Madagascar, le PASDEM. Ce dernier parti est appuyé par l’administration française dans la mesure où il craint un accès trop rapide à l’indépendance, susceptible de favoriser la restauration de l’ancienne hégémonie mérina.

21 mars 1946 : Les députés du MDRM proposent l’abolition de la loi d’annexion et la reconnaissance de Madagascar comme un « État libre, ayant son gouvernement, son Parlement, son armée, ses finances au sein de l’Union française ». L’échec de la première Constituante fit que cette proposition fut finalement négligée.

 

19 mai 1946 : Retour au Gouvernement général de De Coppet, qui est accueilli par des manifestations hostiles. L’opinion malgache est influencée par le mouvement de décolonisation qui débute alors en Asie du sud et par les encouragements de l’ONU et des deux grandes puissances du moment, les USA et l’URSS, à réclamer une évolution rapide du statut de l’île.

25 octobre 1946 : Un décret divise Madagascar en cinq provinces disposant d’une large autonomie budgétaire et d’une assemblée propre. Une Assemblée centrale devait par ailleurs siéger à Tananarive.

janvier 1947 : Lors des élections générales, le MDRM l’emporte partout, sauf dans la province de Majunga.

29 au 29 mars 1947 : Déclenchement d’une insurrection violente qui réussit à prendre le contrôle d’un sixième du pays correspondant à la côte orientale.

décembre 1948 : L’insurrection est complètement matée. Les chiffres avancés par le gouverneur général de Chevigné et par le général Garbay pour évaluer le bilan de l’insurrection et de la répression étaient très largement surévalués – il était question de 60 000 à 80 000 morts, mais sans tenir compte du nombre de gens ayant fui leur village pour y revenir ensuite. Si l’on ajoute aux victimes de l’insurrection – Français, tirailleurs sénégalais, Malgaches tués par les rebelles – celles de la répression, on aboutit, selon les chiffres obtenus à l’issue d’une enquête méthodique commandée par le gouverneur général Bargues en 1950, à un peu plus de 11 000 victimes dont plus de 80 % appartenaient au camp des insurgés ou des victimes de la répression, qui fut parfois aveugle.

22 juillet – 4 octobre 1948 : Procès à Tananarive des leaders du MDRM, accusés d’être les responsables du déclenchement de la rébellion. Six condamnations à mort sont prononcées, dont celles de Ravoahangy et de Raseta, mais les condamnés sont graciés et l’amnistie interviendra à partir de 1954. Le MDRM n’en était pas moins dissous. Il constituait en fait la force politique largement dominante et n’avait aucun intérêt à encourager cette insurrection qui n’obéit pas à une direction centralisée. À la base, en revanche, les sections de ce parti furent souvent les foyers initiaux de la révolte. Arrivé en mars 1948, le gouverneur de Chevigné n’en avait pas moins évoqué les perspectives, pour Madagascar, d’une « libre association » à l’Union française.

février 1950 : Robert Bargues succède à Chevigné. Il conduit le redressement économique de l’île et crée les « communes rurales autochtones modernisées » qui doivent contribuer au développement des campagnes.

janvier 1951 : François Mitterrand, ministre des Colonies, déclare que « l’avenir de Madagascar est dans la République française ».

20 décembre 1953 : Une déclaration des évêques catholiques affirme la légitimité des revendications indépendantistes formulées par des syndicalistes et des éléments proches des communistes.

octobre 1954 : André Soucadaux remplace André Bargues. Il est nommé par le gouvernement Mendès-France, au sein duquel un député européen de Madagascar, Roger Duveau, est secrétaire d’État à l’Outre-Mer et a fait voter l’amnistie pour les condamnés de 1948.

janvier 1956 : Duveau est élu député de la côte orientale par un collège malgache alors que l’instituteur Philibert Tsiranana est élu sur la côte occidentale.

23 juin 1956 : Vote de la loi-cadre relative à l’Union française préparée par Gaston Defferre, qui prévoit la création, à côté des assemblées territoriales, d’un pouvoir exécutif élu par elles. Les élections devaient de plus avoir lieu désormais au suffrage universel et dans le cadre d’un collège unique.

 

novembre 1956 : À l’occasion des élections municipales, les candidats nationalistes sont élus à Tananarive, Tamatave et Diego Suarez. Ces résultats sont confirmés par les élections régionales d’avril 1957. Il apparaît à ce moment que la loi de la majorité favorise les populations côtières et dessert l’ancien peuple dominant mérina, ce que traduit l’élection à la présidence du Conseil issu de l’Assemblée représentative centrale de Philibert Tsiranana, originaire de Majunga et leader du Parti Social Démocrate, héritier du PASDEM, le Parti des déshérités de Madagascar ; sur huit membres du Conseil, un seul est originaire de Tananarive. En décembre, le Congrès du PSD réclame l’autonomie de l’île et la mise au point d’un statut librement discuté « dans le cadre d’un ensemble français ».

mai 1958 : Un Congrès de l’indépendance regroupe dix partis à Tamatave pour réclamer une république unitaire et un statut analogue à celui des pays du Commonwealth britannique. Le Parti du congrès de l’indépendance, l’AFKM, est créé à son issue.

22 août 1958 : Visite du général De Gaulle à Tananarive pour y présenter son projet de Communauté.

28 septembre 1958 : Référendum sur la constitution de la Ve République. Le oui l’emporte à Madagascar par 77 % des voix mais Tananarive et Tamatave donnent une légère majorité au non.

14 octobre 1958 : Un Congrès de toutes les assemblées provinciales réuni à Tananarive proclame la République malgache. Le gouverneur Soucadaux reconnaît le lendemain le fait accompli et une Assemblée Constituante est formée le 16 à partir du Congrès. Un drapeau national unissant les couleurs blanc et rouge de l’ancienne monarchie mérina à la couleur verte symbolisant les populations côtières est adopté.

Les temps difficiles de l’indépendance

 

27 avril 1960 : Signature à Paris des accords d’adhésion de Madagascar à la Communauté française.

26 juin 1960 : Proclamation de l’indépendance de Madagascar. Le nouvel État est admis à l’ONU quelques jours plus tard.

 

 
   
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